D'où venons-nous?

Ce matin, en me réveillant, j'ai su qu'il me fallait répondre à cette question. Étrange! La veille, je me disais que l'endroit où l'on va est plus important que celui d'où l'on vient. Histoire de me perdre dans mes propres dédales d'exilée à vie. Cette question (d'où venons-nous) est fondamentale lorsque notre vie a longtemps été faite de départs et d'adieux.
Je viens de trouver la signification de ce blog. Même s'il est surtout destiné à une personne en particulier (à qui j'envoie un baiser à l'instant-même), il s'adresse d'abord à moi et à tous ceux qui, comme moi, n'ont pour patrie que l'exil.
je me propose donc, dans ce blog, de réfléchir sur l'exil en partant de ma propre expérience, sans chercher à faire oeuvre scientifique ou sociologique, mais plutôt afin de donner à ce sentiment d'étrangeté qui m'habite et m'habitera jusqu'à la fin des temps un lieu où se dire, un lieu où s'exorciser.

jeudi 6 décembre 2007

Adieu, Meuse endormeuse...

J'ai vécu une très belle expérience tout dernièrement. Des élèves m'ont demandé de témoigner, dans l'un de leurs cours, de mon expérience d'émigrante. J'ai accepté cette invitation pour leur faire plaisir, ne sachant pas alors encore à quel point cela me ferait plaisir aussi.
J'avais beaucoup de choses à dire et je raconterai cela peut-être bien une autre fois. Mais ce qui retient mon attention à ce propos, c'est plutôt la conversation que j'ai eue, par la suite, avec leur professeure.
Cette femme, tout comme moi, a grandi en France et vit depuis longtemps au Québec, pour son plus grand bonheur, tout comme moi. Nous avons échangé nos points de vue sur le pays, les habitants de ce pays. Nous étions d'accord. Nous les aimions. Puis nous avons parlé de l'enfance et des traces merveilleuse qu'elle a laissées en nous.
Ravies, nous avons découvert avoir en commun le souvenir d'un poème de Charles Péguy qui avait singulièrement touché les petites écolières que nous étions alors. Ce poème est le cri d'adieu de Jeanne d'Arc à la Meuse de son enfance. Cette femme, Christiane, se souvenait encore par coeur du poème. Elle m'en récita quelques vers qui me bouleversèrent. Elle m'apprit qu'il lui arrivait encore de se le réciter en secret.
De retour au travail, j'ai cherché ce poème sur Internet. Je l'ai trouvé. Je crois qu'en le lisant il est facile de comprendre pourquoi ce texte, aujourd'hui plus qu'alors, peut m'émouvoir et je me suis demandé quel mytérieux instinct nous avait averties toutes les deux du sens qu'il revêtirait un jour pour nous.

Voici ce texte:

Adieu, Meuse endormeuse et douce à mon enfance,
Qui demeures aux prés, où tu coules tout bas.
Meuse, adieu: j'ai déjà commencé ma partance
En des pays nouveaux où tu ne coules pas.

Voici que je m'en vais en des pays nouveaux:
Je ferai la bataille et passerai les fleuves;
Je m'en vais m'essayer à de nouveaux travaux,
Je m'en vais commencer là-bas les tâches neuves.

Et pendant ce temps-là, Meuse ignorante et douce,
Tu couleras toujours, passante accoutumée,
Dans la vallée heureuse où l'herbe vive pousse,

Ô Meuse inépuisable et que j'avais aimée.

Tu couleras toujours dans l'heureuse vallée;
Où tu coulais hier, tu couleras demain.
Tu ne sauras jamais la bergère en allée,
Qui s'amusait, enfant, à creuser de sa main
Des canaux dans la terre, à jamais écroulés.

La bergère s'en va, délaissant les moutons,
Et la fileuse va, délaissant les fuseaux.
Voici que je m'en vais loin de tes bonnes eaux,
Voici que je m'en vais bien loin de nos maisons.

Meuse qui ne sais rien de la souffrance humaine,
Ô Meuse inaltérable et douce à toute enfance,
Ô toi qui ne sais pas l'émoi de la partance,
Toi qui passes toujours et qui ne pars jamais,
Ô toi qui ne sais rien de nos mensonges faux,

Ô Meuse inaltérable, ô Meuse que j'aimais,

Quand reviendrai-je ici filer encor la laine?
Quand verrai-je tes flots qui passent par chez nous?
Quand nous reverrons-nous? Et nous reverrons-nous?

Meuse que j'aime encore, ô ma Meuse que j'aime...

Extrait du Mystère de Jeanne d'Arc

dimanche 25 novembre 2007

L'exil comme écueil

Quand on fait une recherche sur Internet en ce qui concerne l'exil, on tombe sur de très belles citations, des phrases terribles qui découpent le réel au scalpel et vous présentent la chose, l'exil, comme un objet d'art d'une beauté poignante et perpétuelle.
L'exil n'est pas une oeuvre d'art. C'est une souffrance lattente qui se dépose au fond de l'être, dans son intimité la plus secrète, et le fragilise sans qu'il le sache.
L'exil est mon identité. Ce qui revient à dire, aussi, que je n,ai pas d'identité. Que je suis sur le chemin de l'être, peut-être comme vous, peut-être comme moi.
J'ai été chassée de ma terre natale.
Des femmes de ma famille, sortes de harpies au nez pointu à l'affût du drame et du malheur, m'avaient un jour demandé ce que j'allais bien pouvoir faire pour survivre, pour m'en sortir alors que j'étais enceinte et seule, entendre sans homme, pour prendre soin de moi et me sauver. Ma grand-mère avait eu un rire méprisant et elle avait dit ceci qui s'est gravé en moi à jamais: "Elle va le chier, comme toutes les autres!" Voilà ce qu'étaient les enfants pour cette femme (qui a pourtant enfanté l'être le plus merveilleux que j'ai connu, mon père), des étrons.
L'exil, c'est cela aussi, être chassé du ventre d'une femme.
Mais c'est aussi la violence de l'exode, de la fuite éperdue avec la mort aux trousses. Avec le sang qui coule et la ville qui brûle en toile de fond, ville brûlée par les fuyards.
Les bateaux qui quittaient Alger ou Oran se sont tous échoués quelque part, sur quelque écueil où nos âmes se sont perdues. Nous, nous avons pris l'avion. C'est en plein ciel que mon âme a explosé sans que je le sache et que mes parents ont perdu l'essence de leur bonheur.

jeudi 19 juillet 2007

La terre sacrée

Pau est une ville magnifique, mais froide. Une ville que je n’ai pas aimée. À Pau, j’ai découvert ce que d’aucuns ont appelé la lutte des classes. Nous avions quitté Saumur pour une vie meilleure, plus prospère. Pourtant, c’est à Pau que mon père connut pour la première fois le chômage et fit, conséquence directe, sa première crise cardiaque.
À Pau, ma mère reprit contact avec l’insécurité et la folie que cela pouvait générer en elle. Ma sœur aînée quitta l’école pour travailler et « pour faire sa part ». Je crois que mes parents et mes sœurs connurent l’angoisse pour la deuxième fois de leur existence.
Toutefois, la petite fille égocentrique que j’étais, tout en étant témoin de ce qui se passait, traversa ces quinze mois que dura notre séjour palois avec une grâce quasi aérienne.
Je devins chef de gang! Oui, c’est comme je vous le dis!
J’appris à jouer à la pelote basque à main nue et à toutes sortes de jeux violents et douloureux qui me ravissaient.
J’étais habitée par une mission. Je brûlais d’un feu spécial : j’étais amoureuse!
Il s’appelait Richard. Il avait deux ou trois ans de plus que moi et il m’ignorait totalement. Qu’importe au croyant que Dieu ne le regarde pas! Moi, je regardais Dieu sans ciller des yeux, éblouie, aveuglée, consentante…
À Pau, mon corps a franchi le seuil et m’a transporté de l’enfance à l’adolescence. À Pau, j’ai connu mes premières fêtes sans mes parents, les débuts de l’indépendance, les prémisses délicieuses de la liberté, l’ivresse des défis et du mensonge. J’ai connu encore la dureté des filles de riches qui vous plantent leurs griffes nacrées en plein cœur, vous clouent au pilori sur la place publique des chiottes où jamais aucun adulte ne s’aventure. J’ai connu la haine, la peur mais aussi la rigolade gauloise, totale et débordante. J’ai rencontré l’injustice sous toutes ses formes. À Pau, j’ai vieilli si vite que mon corps n’avait même pas le temps de suivre.
C’est là, à la périphérie de cette ville altière, que j’ai commencé à devenir un être pensant et que je suis passé du rêve et de l’enchantement à la clarté brûlante du réel.
Ça faisait mal partout.
Dans les os, dans les muscles et les nerfs, dans la tête, dans le cœur. Tout était devenu si vaste et si petit. J’étais à l’étroit en tout temps, en tous lieux, tout en éprouvant, dans le même moment, le sentiment affolant d’être une chose microscopique à l’échelle de l’univers.
Mais à Pau, surtout là, j’ai découvert l’absence de Dieu.
Richard ne m’aimait pas.
Et Dieu n’existait pas.
Lorsque je repense à ces quinze mois et à tout ce que j’ai appris en l’espace de si peu de temps, j’éprouve un vertige enivrant.
Et puis, un jour, on m’a dit que nous allions quitter Pau. Que mon père n’arrivant pas à retrouver du travail dans cette ville maudite, nous nous installerions à La Ciotat, où nous avions de la famille et où il y avait du travail, un immense chantier naval qui employait entre 5 et 6 000 employés. Plus jamais nous ne connaîtrions la misère.
Tous les miens se réjouissaient, me semblait-il, tandis que moi seule, je souffrais. Je ne voulais pas quitter Pau. J’aimais ce lieu. J’aimais la terre de mon quartier. Cette terre-là était ma terre sacrée!
Ce quartier que j’aimais tant s’appelle Ousse-des-bois. C’était le lieu de pacage des prolos palois. Je pense que ça n’a pas changé. Au moment où j’y étais, la ville avait fait construire une école en préfabriqué. Le but était clair et avoué : il fallait nous sortir des écoles où les enfants bien nés avaient le droit d’étudier en toute sérénité, loin de l’influence néfaste que nous pouvions avoir sur eux. Dès le moment où ses « enfants bien nés » comprirent pour quelle raison une école se construisait à toute vitesse pour nous, ils comprirent aussi qu’ils nous étaient supérieurs, que nous étions une sale engeance, indésirable qui plus est, et qu’ils avaient carte blanche. L’épisode des chiottes que j’évoquais plus haut se situe à cette époque précise.
Ce rejet renforça notre sentiment d'appartenance au quartier où nous grandissions en toute lucidité.
Je me souviens du dernier jour.
Avec ma meilleure amie et les gars de ma bande, nous avons fait le tour du quartier. Lentement. Longuement. Je n’ai pas pleuré devant eux. Ma position sociale me l’interdisait. Souvent, je m’arrêtais et je ramassais un peu de terre que je glissais dans un petit sac. À la fin de cette lente et longue promenade, Richard m’a demandé que je lui donne une photo de moi, en maillot de bain si possible, a-t-il rajouté avec timidité. J’ai glissé ses paroles dans le petit sac de terre.
C’est fou ce que quelques mots peuvent provoquer comme réactions en chaîne dans le corps d’une petite fille qui n’en est plus tout à fait une. Est-ce que ce sont les mots qui nous font pousser les seins? Je me le suis souvent demandé.
Lorsque je suis arrivée à La Ciotat, je n’étais plus la même. J’allais avoir treize ans. De la fillette de Saumur, il ne restait plus grand-chose. À la chef de bande, il manquait la bande. Je n’étais plus rien que je connaisse, plus rien qui ait une identité. J’étais une chenille que l’on avait expulsée de son cocon avant que la métamorphose ait eu le temps de s’accomplir. Cela prendrait des années, que dis-je, des siècles, avant que mon être prenne enfin la forme qui se devait d’être la sienne.
Cet adieu précis, dans l’abondance de tous mes adieux, est celui dont j’ai eu le plus conscience. Or, avoir la conscience de quitter pour toujours (car il n’y aurait pas de retour!) est une abomination douloureuse. Ce que ma famille avait vécu en 1962, je l’ai vécu quelque huit ans plus tard, mais ce n’est qu’aujourd’hui, en écrivant ces mots, que je le réalise.
Il semblerait que rien n'ait changé et que ce qui fut initié au début des années 70 ait fini par porter les fruits pourris qui ne pouvaient faire autrement qu'advenir. On a programmé les gamins d'Ousse-des-bois en les traitant comme on l'a fait. Suivez le lien si le coeur vous en dit.
Voici un autre son de cloche, un article sur Ousse-des-bois
Créer des liens pour marier les différences

La cité de l'Ousse-des-Bois, au cœur du quartier palois du Hameau, est l'une des plus défavorisée d'Aquitaine. Elle est la seule à avoir connu des " violences urbaines " : le poste de police, puis la MJC, ont été incendiés, comme parfois des voitures. " Ces actes sont le fait d'une vingtaine d'individus qui perturbent la vie des deux mille habitants de la cité ", indique cependant Pierre Grenet, chargé de la sécurité et de la tranquillité publique au sein du groupement qui met en œuvre le contrat de ville. A Pau, le courage, la détermination et la volonté sont tenaces pour sortir le Hameau de ses difficultés ; des efforts considérables sont accomplis en direction de ces quartiers.Le programme Mobil'Aide, par exemple, de l'association " Vivre ma Ville ", soutenue par la Région, permet de louer à très bas prix des vélos, des vélomoteurs et des voitures à des personnes en difficulté qui ne pourraient se déplacer autrement pour travailler ou chercher un emploi. Là encore, la fin des contrats emplois-jeunes dont bénéficient deux employés de l'association pose problème. " Le monde associatif est de plus en plus mal traité ", confie André Da Rocha, Président du réseau Maison pour tous. Sa structure Cap-Solidaire, sur le quartier, accueille les habitants autour d'un café ou d'un repas, créant des liens là où les différences culturelles étaient source de conflits de voisinage. C'est la même philosophie qui guide le travail de la MJC Berlioz. Confrontée à des problèmes de drogue et de délinquance, il y a quinze ans, elle est aujourd'hui une structure de référence en matière de sports de montagne, comme en matière d'action culturelle. Sous le même toit que la MJC, on trouve le pôle emploi regroupant toutes les structures oeuvrant au rapprochement entre chômeurs et entreprises. Car le quartier possède un bon niveau d'équipements publics et commerciaux. L'ambition des responsables locaux est de voir se poursuivre la rénovation de ce quartier.

mardi 17 juillet 2007

Mes premiers adieux!

Albert Cohen a écrit: « J'ai été un enfant, je ne le suis plus, je n'en reviens pas!» Le premier exil dont je me souviens, c'est celui-là : ce moment très particulier où l’on cesse d’être enfant . Dans mon cas, la sortie de l'enfance s'est déroulée au moment où ma famille a, pour la deuxième fois, déménagé. Ce deuxième déménagement n'était pas aussi spectaculaire que le premier (j'en parlerai plus tard), mais tout aussi grave. Il s'agissait de survie économique. Nous manquions de tout, mais nous n’étions pas seuls dans ce cas : tous nos voisins vivaient le même drame. Mes parents, en 1969, pensèrent qu’à Pau une vie meilleure les attendait.
Nous vivions depuis 1962 à Saumur, une petite ville fascinante dans laquelle une enfant rêveuse et imaginative ne pouvait trouver que son bonheur. Saumur à cette époque était pleine d'ombres et de mystères. J'étais petite, ce qui fait que tout là-bas était immense : les jardins, les parcs, les statues, le château fort qui semblait toujours sur le point de s'écrouler dans les eaux tourmentées de la Loire, la bibliothèque municipale, logée comme un joyau au coeur de la mairie, tout en haut de ce qui semblait un interminable escalier en colimaçon. Je me rappelle plus particulièrement de la Grand-Rue où avait logé Eugénie Grandet. Eugénie Grandet a donc bel et bien existé, c'est ce que semblait affirmer la petite plaque de laiton qui brillait dans l'obscurité de cette étroite ruelle.
Je me rappelle encore la statue située à l'entrée principale du Jardin des Plantes, le coureur de marathon. Cette sculpture, l’ai-je assez dévorée des yeux! Il s’agissait d’un homme, gisant dans une position fort inconfortable et, sachant ce que je sais aujourd’hui, je plains le pauvre homme qui servit de modèle au sculpteur. Mais quelle anatomie! Lorsqu’on venait du fond du jardin, on voyait les fesses parfaites et dures du soldat, son dos, si long, auquel la pause affectée donnait une courbe gracieuse. Les jambes, allongées, l’une au-dessus de l’autre (c’est ça, surtout, qui a dû être douloureux!) étaient fortes et belles, chaussées de fines sandales de cuir aux longs lacets noués. De face, en entrant dans le jardin, on voyait, bien sûr, le visage au profil nécessairement grec, aux cheveux bouclés, orné d'un casque ou d’un bonnet (ici, ma mémoire fait défaut). Ce casque et ces sandales constituaient l’ensemble des vêtements du pauvre coureur. Le vent de sa course l’avait sans doute défait de sa tunique courte, de ses jambières… J’aimais contempler le visage de la statue, son regard d’agonisant, ses lèvres immobiles et pleines. J’aimais descendre le long de son torse et m’arrêter, foudroyée par le mystère, sur le sommet du triangle que dessinaient ses jambes. Hélas! Sur son sexe reposait un long ruban de pierre, censé représenter une ceinture, peut-être, ou, comme je l’ai longtemps cru, un long filet de sang, blessure à la source invisible par laquelle la vie de l’homme s’en allait, le transformant en statue de pierre.
Toute ma vie (car à neuf ans, j’avais déjà toute une vie) était nourrie par cette ambiguïté : toutes les choses au monde semblait avoir deux sens! Je me perdais à l’intérieur de ces possibles. L’homme de pierre qui me faisait rêver mourait-il ou jouissait-il? Dans le ciel, les nuages étaient-ils des nuages ou des tableaux du Titien accrochés là par une main divine? Lorsque j’ai quitté Saumur, j’ai quitté l’enfance, le rêve, c’est-à-dire le royaume du mysticisme. Après Saumur, je n’ai plus jamais vu dans le ciel la Grotte de Bethléem ni Mickey Mouse, remarquez! Mes hallucinations quotidiennes ont cessé en déménageant!
Je n’étais plus une enfant. Je n’étais plus sensible à la magie du monde! Cet univers où j’avais appris à parler, à lire, à écrire et à tricoter des chaussettes bleues pour papa sans doute unijambiste m’avait éjectée de son sein!
Les grandes portes de fer forgé du Jardin des Plantes se sont refermées derrière moi. Le petit vantail par lequel les sœurs donnaient à manger aux clochards s’est refermé lui aussi sur la multiplicité des visages de la démence et du dénuement. Le monde est devenu une concrétion calcaire, dure et impénétrable.
J’ai quitté Saumur sans savoir que je quittais cela.




dimanche 15 juillet 2007

Moi aussi!

Voilà, je m'y mets à mon tour! Non pas que ce que j'ai à vous dire soit essentiel, il se peut même que je n'aie rien à vous dire et ce blog risque de se révéler être celui du silence, de la page blanche librement consentie.
Ce n'est pas très grave.
Dans ce fatras de mots, de pensées, d'avis profonds et moins profonds, dans la course sans fin que nous menons tous à l'originalité, dans notre quête éprouvante d'existence, nous sécrétons tant de bave sur le Net que nous nous y engluons tous. Mais cet engluement (ça existe ce mot?) me plaît.
Internet est la nouvelle caverne d'Ali Baba. J'y trouve quelques trésors fabuleux et puis de nombreux voleurs patibulaires. Quel univers fascinant!
Créer un blog équivaut pour moi à la tentative d'Ali Baba qui, devant la caverne pleine de promesses, cherche à se souvenir des paroles magiques pour que s'ouvre la lourde porte de pierre.
Je me souhaite la bienvenue! Et vous salue par la même occasion, mais je reste lucide: l'égotrip prévaut dans le phénomène blog...